Menu
Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Droit de la famille > Peut-on réduire le montant de la prestation compensatoire

Peut-on réduire le montant de la prestation compensatoire

Le 23 février 2021
Divorce et prestation compensatoire

La prestation compensatoire est fixée selon les besoins de l’époux à qui elle est versée et les ressources de l’autre époux en tenant compte de la situation au moment du divorce et de l’évolution de celle-ci dans un avenir prévisible [1].

Le juge prend notamment en compte :
 La durée du mariage ;
 L’âge et l’état de santé des époux ;
 Leur qualification et leur situation professionnelle ;
 Les conséquences des choix professionnels faits par l’un des époux pendant la vie commune pour l’éducation des enfants et du temps qu’il faudra encore y consacrer ou pour favoriser la carrière de son conjoint au détriment de la sienne ;
 Le patrimoine estimé ou prévisible des époux (tant en capital qu’en revenu, après la liquidation du régime matrimonial) ;
 Leurs droits existants et prévisibles ;
 Leur situation respective en matière de pensions de retraite.

L'avocat vous aiguillera sur les documents à fournir et sur la stratégie à adopter. À ce sujet, la grande question à se poser est la suivante : quels sont éléments à prendre en compte afin de minimiser la prestation compensatoire versée par l’ex-époux qui dispose d’un niveau de vie plus élevé ?

Quelques exemples jurisprudentiels vont pouvoir vous éclairer :
 Pour la détermination des ressources de l’époux débiteur, sera pris en compte dans le calcul de la prestation compensatoire, la prestation compensatoire sous forme de rente versée à une précédente épouse [2].
 Dans l’appréciation d’une éventuelle disparité dans les conditions de vie respectives des époux, les sommes versées au titre de la contribution d’un époux à l’entretien et à l’éducation des enfants du couple constituent des charges venant en déduction des ressources de l’époux débiteur [3]. Il en va de même pour les parts contributives versées pour l’entretien et l’éducation des deux enfants du couple et d’un enfant issu d’une autre union [4].
 Le fait d’être sans emploi malgré des recherches actives, bien que la situation antérieure de l’époux débiteur soit très convenable, permet de minorer la prestation compensatoire [5].
 La durée du mariage est un élément important à prendre en considération. En effet, une Cour d’Appel a notamment jugé que puisque « le mariage n’a duré que 15 ans dont 12 ans de vie commune » cela « minore la prestation compensatoire » [6].
 Une pension d’invalidité, puisque qu’elle comprend l’indemnisation de pertes de gains professionnels et des incidences professionnelles de l’incapacité, doit être prise en compte par le juge afin de fixer la prestation compensatoire [7].
 Dans l’appréciation de la disparité dans les conditions de vie respectives des époux, il faut tenir compte de la charge de loyer invoquée par l’un des époux [8].

En tout état de cause, l’article 273-3 du Code Civil estime que la prestation compensatoire fixée sous forme de rente peut être révisée, suspendue ou supprimée, en cas de changement important dans les ressources ou les besoins de l’une ou l’autre des parties. Par exemple, des dettes nouvellement contractées par l’époux débiteur seront prises en compte afin de réduire la prestation compensatoire [9].

N’hésitez pas à vous rapprocher d’un avocat pour toutes questions relatives à la fixation et aux modalités de la prestation compensatoire.


Aurélie Thuegaz

Cette actualité est associée aux catégories suivantes : Droit de la famille